Les éléments suivants sont des facteurs déterminant la situation du secteur : insuffisance du système de prévention ; faible niveau de sensibilisation des populations rurales aux risques des maladies transmissibles, diarrhéiques et respiratoires aigües ; faible couverture en service d’assainissement et d’approvisionnement en eau ; malnutrition ; maladies endémiques et épidémiques (paludisme, choléra, grippe et arbovirus) ; pauvreté ; inaccessibilité de la majorité des populations aux services de santé.
En matière de Santé publique, les données disponibles concernent essentiellement le paludisme. La situation était de 752 176 cas présumés et confirmés en 2015 contre 255 814 en 2011 (398 décédés) et 1 392 483 en 2000. Le nombre de décédés en 2015 (842 décédés) est supérieur à celui de l’année 2000 (591). Il y a donc une recrudescence spectaculaire de la maladie à partir de 2009-2010. L’étude a permis de remettre en surface que l’augmentation de températures moyennes annuelles tend à rompre les barrières thermiques des maladies, ou du moins de leur vecteur.
Par exemple, le paludisme était auparavant endémique des régions côtières, mais le réchauffement planétaire a étendu l’aire de répartition des vecteurs sur les Hautes Terres Centrales. Il est à mentionner qu’en 2015, le paludisme représentait la troisième cause de morbidité au niveau des CSB (en moyenne 12% des maladies consultées ; environ 19% pour les enfants de moins de 5 ans).
A part le paludisme, les infections respiratoires aigües sont aussi des maladies climatosensibles fréquemment mentionnées par la littérature, mais les informations qui les traitent spécifiquement par rapport au climat manquent.
Il en est de même pour les maladies hydriques telles que les diarrhées ou la bilharziose. La littérature rapporte aussi que les maladies hydriques (dont la diarrhée) sont de plus en plus fréquentes, par la contamination consécutive des cours d’eau lors des épisodes d’inondation. Les aléas climatiques génèrent aussi des barrières quant à l’acheminement des soins sanitaires aux habitants des zones enclavées ; et qu’après chaque évènement climatique extrême, on assiste toujours à des flambées épidémiques des maladies transmissibles.
Autant pour le paludisme que pour la peste, il a été rapporté que ces épidémies sont saisonnières.
La survenue des épidémies coïncide avec la saison humide pour la peste et entre les périodes de fortes précipitations pour le paludisme.
Pour la peste, les conditions thermo-hygrométriques influencent la survie du vecteur ; et les facteurs climatiques interviennent dans la transmission de ce fléau.