Les impacts du changement climatique sont déjà ressentis par chaque personne dans le monde entier. Cependant, ces conséquences ne sont pas ressenties de manière uniforme et certaines personnes sont affectées de manière disproportionnée. Ces personnes sont généralement confrontées à des inégalités sociales, économiques, culturelles et politiques et vivent souvent dans des endroits, tels que les régions côtières, qui sont fortement touchées par les catastrophes liées au changement climatique. En outre, elles manquent souvent des ressources et des capacités nécessaires pour répondre de manière adéquate à ces défis.
L’un des domaines d’inégalité les plus importants est celui du genre. Les inégalités entre les sexes ont des implications sociales, économiques, politiques et culturelles pour les personnes qui réagissent au changement climatique. L’examen du genre est important car les femmes, les hommes, les garçons et les filles, bien qu’ils ne constituent pas des groupes homogènes, ont tendance à vivre des expériences systématiquement différentes par rapport au changement climatique, en raison des inégalités associées aux rôles socialement construits des hommes et des femmes.
Le genre est une dimension importante de la vulnérabilité et de l’adaptation, c’est-à-dire de la question de savoir si et comment les femmes, les hommes, les garçons et les filles sont affectés par le changement climatique et y réagissent.
La vulnérabilité est généralement comprise comme des facteurs sociaux, économiques, politiques, culturels ou autres qui rendent des groupes spécifiques plus susceptibles de subir des changements défavorables.
Bien que les discussions sur le genre portent souvent sur les femmes et les filles qui, dans certains contextes, sont vulnérables de manière disproportionnée aux effets du changement climatique, les hommes et les garçons présentent également des vulnérabilités particulières auxquelles il convient de remédier en modifiant les politiques ou les pratiques. Ces changements peuvent être apportés par un processus d’intégration de la dimension de genre, c’est-à-dire en veillant à ce que les préoccupations liées au genre soient prises en compte et que la politique ou la mis en œuvre n’aggrave pas les inégalités existantes entre les hommes et les femmes.
En outre, les différences d’expérience liées au changement climatique ne se limitent pas à des distinctions entre les femmes et les hommes ou les garçons et les filles, mais comportent également des dimensions influencées par d’autres catégories sociales, telles que l’âge, la classe, la race, les aptitudes et la sexualité, entre autres. Les contextes dans lesquels vivent les femmes et les hommes influencent la manière dont les autres catégories sociales affectent leurs expériences du changement climatique.
Le changement climatique affecte la capacité des femmes et des hommes du monde entier à gagner leur vie, en particulier dans les pays en développement, et en particulier chez les personnes qui dépendent de l’utilisation et/ou de la vente de ressources naturelles comme principale stratégie de subsistance.
Malgré des progrès récents, les femmes continuent d’être sous-représentées dans l’élaboration des politiques climatiques et les activités de financement. Les politiques climatiques et les stratégies de financement continuent d’intégrer de manière inadéquate les préoccupations liées au genre ou de répondre aux besoins pressants d’informations ventilées par sexe sur l’impact des politiques. Néanmoins, un nombre croissant d’organisations adoptent des stratégies d’intégration de la dimension de genre dans leurs programmes et politiques, ce qui devrait améliorer leur capacité à répondre aux besoins des femmes et des hommes dans les années à venir.
Les femmes, en particulier dans de nombreux pays en développement et dans les communautés à faible revenu des pays développés, n’ont souvent pas accès aux biens et au pouvoir, ce qui constitue une source majeure de vulnérabilité et un obstacle à l’adaptation. Les femmes sont moins susceptibles que les hommes de gérer les terres agricoles dans le monde, et sont également moins susceptibles d’être impliquées dans la gouvernance des forêts et des pêcheries. Le manque de contrôle des femmes sur ces ressources vitales fait qu’il leur est plus difficile d’influencer l’utilisation des ressources en réponse aux chocs climatiques et, en fin de compte, d’accéder aux moyens de subsistance nécessaires à leur survie. Les femmes ont également tendance à ne pas avoir accès au capital et aux intrants qui sont des éléments nécessaires à l’adaptation au changement climatique.
Les rôles de soins que les femmes assument ont un impact négatif sur leur capacité à s’adapter au changement climatique.
Les charges que les rôles de soins font peser sur les femmes qui cherchent à s’adapter au changement climatique créent des contraintes de temps pour les femmes. Les activités liées aux soins, notamment l’éducation des enfants et les soins aux malades, rendent plus difficile l’adaptation des femmes aux effets du changement climatique. Les recherches menées après les catastrophes naturelles soulignent le rôle que jouent les femmes dans la prise en charge des autres membres du ménage.
Dans le cas de Madagascar, l’intégration du genre devient plus importante ces dernières années depuis la ratification de l’Accord de Paris.
Le genre a été prise en compte dans la Deuxième Contribution Déterminée au niveau Nationale (CDN2), dans la Politique Nationale de lutte contre le Changement Climatique ou PNLCC et celui de son plan d’action, dans le Plan National d’Adaptation (PNA) et la Communication relative à l’Adaptation récemment soumis au secrétariat de la CCNUCC.
Dernièrement, le Pays a adopté la stratégie nationale du genre et changement climatique.
Elle définit cinq axes stratégiques :
Intégrer la dimension genre dans tous les processus d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques, stratégies et programmes relatifs au climat.
Renforcer les capacités pour une meilleure participation des femmes dans tous les domaines et à tous les niveaux.
Promouvoir l’autonomisation des femmes dans tous les domaines prioritaires du changement climatique.
Mobiliser des financements afin de renforcer la résilience des femmes, et permettre l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris.
Mettre en place un système de collecte de données désagrégés par sexe et des indicateurs de suivi de l’intégration du genre dans les actions climatiques.
Alors que les pratiques d’intégration de la dimension de genre sont de plus en plus largement adoptées, des recherches sont nécessaires pour comprendre les effets sur les femmes et les hommes et mettre en évidence les domaines dans lesquels les politiques n’atteignent pas leurs objectifs, afin de s’assurer que l’intégration de la dimension de genre a les effets escomptés.