Atténuation du changement climatique
Le changement climatique mondial est la menace existentielle de notre époque. Il est causé par l’activité humaine et ses effets – montée du niveau des mers, conditions météorologiques extrêmes et catastrophes naturelles, insécurité alimentaire et instabilité économique, entre autres – touchent de manière disproportionnée les personnes les plus vulnérables, celles qui en sont le moins responsables et celles qui sont le moins en mesure de s’adapter à ses effets.
La lutte contre le réchauffement de la planète et le changement climatique nécessite une action nationale et internationale et des changements de politique. Mais les individus, les ménages et les communautés ont également un rôle essentiel à jouer.
L’atténuation du changement climatique est définie comme l’intervention humaine visant à réduire les émissions ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre . (GIEC )
Puits
Réservoir (naturel ou artificiel, qu’il s’agisse du sol, de l’océan ou des plantes) dans lequel est stocké un gaz à effet de serre, un aérosol ou un précurseur de ces composés. Selon les termes de l’article 1.8 de la CCNUCC, un puits désigne « tout processus, toute activité ou tout mécanisme […] qui élimine de l’atmosphère un gaz à effet de serre, un aérosol ou un précurseur de gaz à effet de serre ». Voir aussi Piégeage.
Gaz à effet de serre (GES)
Constituants gazeux de l’atmosphère, tant naturels qu’anthropiques, qui absorbent et émettent un rayonnement à des longueurs d’onde spécifiques du spectre du rayonnement terrestre émis par la surface de la Terre, l’atmosphère et les nuages. C’est cette propriété qui est à l’origine de l’effet de serre. La vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), l’oxyde nitreux (N2O), le méthane (CH4) et l’ozone (O3) sont les principaux gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère terrestre. Il existe également des gaz à effet de serre résultant uniquement des activités humaines tels que les hydrocarbures halogénés et autres substances contenant du chlore et du brome, dont traite le Protocole de Montréal. Outre le CO2, le N2O et le CH4, le Protocole de Kyoto traite, quant à lui, d’autres gaz à effet de serre tels que l’hexafluorure de soufre (SF6), les hydrofluorocarbones (HFC) et les hydrocarbures perfluorés (PFC)
Atténuation dans Accord de Paris
L’Accord de Paris de 2015 (CCNUCC, 2015b) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) marque une étape importante dans la réponse internationale à la menace du changement climatique. Depuis la création de la CCNUCC, les pays se sont efforcés d’atteindre l’objectif ultime de la CCNUCC, qui est d’empêcher toute « perturbation anthropique dangereuse du système climatique » (CCNUCC, 1992).
En 2015, la communauté internationale de la politique climatique a franchi une nouvelle étape en traduisant l’objectif ultime de la CCNUCC en une limite de température quantifiée. C’est ce qu’exprime l’article 2 de l’Accord de Paris, qui définit l’objectif de l’Accord de Paris comme étant de « contenir l’augmentation de la température moyenne mondiale nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, […] ».
Outre un objectif de température à long terme, l’Accord de Paris prévoit également un objectif d’atténuation à long terme, qui stipule que « les Parties visent à atteindre le pic mondial des émissions de gaz à effet de serre dès que possible, […], et à procéder ensuite à des réductions rapides conformément aux meilleures données scientifiques disponibles, de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions par les puits de gaz à effet de serre au cours de la seconde moitié du siècle […] » (CCNUCC, 2015b)
Source des émissions de Gaz à effet de Serre par secteur d’atténuation
Des gaz à effet de serre sont présents naturellement dans l’ atmosphère, mais depuis quelques décennies, la concentration de ces gaz à effet de serre augmente due aux activités anthropiques, et entrainant le réchauffement planétaire. Ces émissions sont liés aux secteurs sources dont l’ Energie, les procédés industriels , les déchets, l’ Agriculture, la foresterie, et autres affectations des terres.
Energie ( y compris transport)
Les sources des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur de l’énergie comprennent principalement :
La prospection et l’exploitation des sources d’énergie primaire
La conversion des sources d’énergie primaire sous forme d’énergie plus utile dans les raffineries et les centrales électriques
La transmission et la distribution des combustibles
L’utilisation des combustibles dans les applications stationnaires et mobiles.
Les émissions sont émises lors de ces activités par combustion ou sous forme d’émissions fugitives, ou s’échappent sans combustion.
Industrie
Emission provenant des procédés industriels et utilisation des produits ( PIUP)
Agriculture (y compris élevage) et Foresterie
Les principaux gaz à effet de serre sont le CO2, le N2O et le CH4. Les flux de CO2 entre l’atmosphère et les écosystèmes sont principalement contrôlés par l’absorption via la photosynthèse des plantes et les émissions via la respiration, la décomposition et la combustion de matière organique. Le N2O est principalement émis par les écosystèmes, tandis que le CH4 est émis par la méthanogenèse dans des conditions anaérobies dans les sols et le stockage du fumier, via la fermentation entérique (du bétail domestique comme les bovins) et lors d’une combustion incomplète au moment du brûlage de matière organique
Déchets
Les émissions de CH4 provenant des sites d’élimination des déchets solides constituent la principale source d’émissions de gaz à effets de serre dans le Secteur des déchets. Les émissions de CH4 provenant du traitement et du rejet des eaux usées peuvent être significatives elles aussi.
Foresterie
Quelques mesures d’atténuations
L’ atténuation du changement climatique regroupe des mesures et des actions qui peuvent conduire à des réductions des émissions des gaz à effet de serre ou des séquestrations de CO2. Des mesures visant l’ atténuation peuvent être prises pour les principaux secteurs classés sources des émissions dont l’ Energie, l’industrie, le transport, les déchets , l’ Agriculture, la Foresterie et le changement d’ Affectation des terres.
ENERGIE
Développer des projets et programmes favorisant les innovations vertes en appuyant la production de biodiesel, en développant des projets minigrid hydroélectriques, en progressant vers les voitures électriques, en basculant vers l’éolienne et le solaire ;
Apporter des innovations technologiques à moindre émission dans le secteur du transport incluant le transport par câble, tramway de Tana ;
Mettre à l’échelle les initiatives de foyers améliorés ;
Mettre en place des dispositifs de renforcement de capacités sur les technologies basses carbone (empreinte carbone et bioénergie) ;
Incitations pour les énergies renouvelables: les politiques visant à promouvoir la production à partir d’énergies renouvelables comprennent des subventions pour la production d’énergies renouvelables et des tarifs de rachat (prix garantis pour la production d’énergies renouvelables).
Taxes sur le carbone: idéalement, ces taxes sont appliquées en amont de la chaîne d’approvisionnement en combustibles fossiles, proportionnellement à la teneur en carbone des combustibles. Elles pourraient également être prélevées sur les émissions de CO2 rejetées par les grandes cheminées industrielles.
Normes d’émissions: pour le secteur de l’électricité, cette politique impose un plafond de CO2 par kilowattheure (kWh), calculé en moyenne sur l’ensemble des centrales de chaque producteur. Là encore, il est possible de faire preuve de souplesse en autorisant les producteurs à forte intensité d’émissions à ne pas respecter la norme en achetant des crédits à d’autres producteurs qui vont au-delà de la norme.
Industrie
Systèmes de plafonnement et d’échange: ces politiques plafonnent les émissions en exigeant que les entreprises concernées détiennent des permis pour chaque tonne d’émissions (potentielles ou réelles). Le gouvernement limite la quantité de quotas et les échanges entre les sources couvertes établissent un prix de marché pour les quotas. Là encore, ces politiques pourraient être appliquées en amont à la teneur en carbone des combustibles ou au point de rejet des émissions.
Transport
Normes d’efficacité énergétique : appliquées aux véhicules, ces politiques fixent des exigences minimales sur l’économie moyenne de carburant (kilomètres par litre) des véhicules vendus par différentes entreprises ou (de manière presque équivalente) un taux maximum de CO2 moyen par kilomètre pour l’ensemble des ventes de véhicules
Agriculture
Fabrication de compost et des engrais organiques de qualité en milieu rural dans les zones d’ investissements agricoles
Des stratégies d’atténuation visant à réduire l’intensité des émissions de ce secteur sont nécessaires pour répondre à la demande croissante de produits d’élevage liée à la croissance démographique.
Foresterie
Reboisement à grande échelle dans les 23 régions de Madagascar
Restauration des zones humides et des bassins versants
Déchets
Développer et mettre en œuvre des projets innovants sur la gestion des déchets en intégrant la chaîne de valeurs déchets et la normalisation ;
Mettre à l’échelle des initiatives de valorisation normalisée des déchets ;
Sensibiliser les parties prenantes et renforcer les capacités des acteurs sur les processus innovants de gestion de déchets ;
Renforcer la mise en place d’un système de gestion fiable des données au niveau des chefs lieux des régions ;
Faire des transferts de technologie sur les innovations en termes de traitements des déchets ;